Le combat d’Antoine peut se lire comme le témoignage d’une pré-révolution dans le sens où il annonce la sauvagerie qui surgira inéluctablement de la dérive totalitaire de nos supposées démocraties. Dérive que beaucoup de lanceurs d’alerte dénoncent depuis longtemps mais que les pouvoirs successifs refusent de voir. Cette révolte d’un homme contre la normopathie ordinaire permet de comprendre pourquoi, par exemple, un samedi d’octobre 2018, une foule « périphérique » a envahi les routes et les ronds-points, vêtue de « gilets de haute visibilité », et pourquoi leurs manifestations ont basculé quelques semaines plus tard dans de sanglants affrontements avec la police. Ce fut une surprise pour ceux qui se congratulent sous les ors des palais de la République mais pas pour ceux qui jamais ne les connaîtront.